Un lecteur averti en vaut deux… c’est sombre !

On ne se réveille pas un jour en se disant qu’hier était un jour meilleur. C’est bien plus pernicieux que cela et les jours défilent, les années s’enfilent sans conscience de l’inéluctable…

La vie est belle du haut de ses vingt ans, les excès, les abus, les nuits blanches, tout cela passe, s’efface sans trace. Les mauvaises habitudes sont déjà bien ancrées, aux excès des anciens on préfère les alcool légers, les liqueurs bien sucrées et petit à petit c’est ainsi que le corps flanche.

On se retrouve un jour à voir la taille enfler, les kilos s’ajouter. Les résultats sanguins moins bons, les crises de foie plus grave, plus régulières. Dans une bonne mesure apparaissent les calculs et leurs crises atroces qu’on en vient à craindre le moment où sortir de son chez soi.

Rien de bien folichon dira-t-on à cela, la médecine a vu bien pire et grandir c’est souffrir dans une certaine mesure. Le corps s’étiole et on ne découvre pas grand chose à cela.

Alors la trentaine s’égraine, et à force de relativisme on l’aborde sans peine. Les relations se font plus denses, on évoque l’avenir chacun bien conscient que l’âge est venu de construire. Déjà les réseaux ne bruissent plus pour nos jolis minois, ils sont fatigués ces minois, pas encore ridés mais bien fatigués des excès qu’on a fait sans s’en douter à vouloir profiter sans raison, sans savoir.

La bouée est installée, elle enveloppe les tripes, la rate, le foie. L’estomac a calé voici quelques années. Au stress de la ville d’ajoute celui des responsabilités du travail. Ô le choix était mien et tout cela me convient en quelque sorte, répond à mes démons, à mes désirs d’utilité. Mais cela me détruit et les espoirs dérisoires de changer se heurtent sur les rochers d’un quotidien, des habitudes bien ancrées qui en appellent au sucre comme d’aucun à la drogue.

On approche de la quarantaine sans guère de certitude, on y va à tâtons, parfois même à reculons… Les soucis s’accumulent, le foie est presque mort, l’alcool n’y est pour rien quarante ans d’hérésie et d’une société qui ne désire pas notre bien-être si.

Les réseaux se sont tu, les amitiés sont lointaines, le monde reste joli comme une fin de film en bordure de lagune. Clap !

Le film n’est pas fini mais les années sont rudes qui s’ouvrent devant soi...