J’avance dans le noir, trébuche, vacille et continue la marche. Ici nul cafard, juste la triste réalité d’une vie sans objet. Finies les espérances, oubliées les souffrances des actes inachevées, sabordés ou volés.

Dans cet aller sans retour d’une vie sans raison, je vais serein, j’avance attentif à ces petits moments, ces petits riens qui chaque pas faisant offrent au quotidien ses petites joies, ses émerveillements de l’enfant.

Mais la nuit est bien sombre et sans objet, je erre et poursuis ma route sans la voir ni la cerner, pour seul certitude une fin tardive ou prochaine. Qui sait donc ce que demain me réserve ?

Alors j’avance, zombie qui s’ignore, j’avance et parfois me réveille de ce songe de vivant, et parfois vois la folie dans cet quête sans but si ce n’est la fleur du chemin. Est-ce là déraison ou sagesse ?

Est-ce là douce folie qu’un monde où l’oubli donne la lumière et les buts posent les chaines ? Dois-je me réveiller ou bien accepter cette condition humaine qui impose les questions et refuse les réponses ?

Seule certitude, ce choix incessant, l’embrasement de l’âme qui désir qu’on s’en saisisse et qu’on tranche pour la vie, l’engagement alors même que tout ceci semble si vide, si creux, si limité… Dormir !