fchazal, quondam incipio auctor ab MMVII

Catégorie : Pensées Page 1 of 2

Toxique

Joyeux erre dans un jardin jauni, il s’avance sans crainte, et se laisse capter par la fleur que voilà. Sa couleur est d’or pourpre, ses effluves suaves, elle exhale la richesse, une beauté toute parfaite.

Mais les épines sont noires, cachées sous le feuillage qui le piquent, l’accrochent et lui tire des cris, les larmes vermillon perlent sur le poignet, la rose était trop belle.

Le promeneur repart, attristé, apeuré d’une nature violente qu’il n’avait soupçonné.

La vipère dans le fruit, n’y va pas mon ami, car toxique je suis.

Au loin

Se lever, s’éloigner, s’effacer une journée,
Retrouver, juste assez de ce calme serein.
Bord d’une île, terre aride, sans lagon, ruche, essaim
Bord de vie bien fragile, par un fil avalé.

Alors vivre, se forcer, s’empêcher de penser,
S’engouffrer sans envie dans la foule des métros
Se laisser emporter sur les rails, hors de moi, hors du lot,
Espérer un instant retrouver cet allant échappé.

Laisser aller, laisser couler

Se réveiller fatigué, s’éveiller englué, se lever et tomber…

La vie est terne, la vie est grise, la vie s’enfuit loin de soi loin des autres,
Quelques pas rien de plus, quelques sons las et tout s’efface et tout s’enfuit loin de soi loin des autres.

S’éveiller hors de soi, ne plus être, ne pas être, sac de toile diaphane, fatiguée, épuisée et partir s’éloigner, s’effacer et puis fuir…

En temps et en heure

La tasse est fumante, d’un liquide brun clair, le temps dehors est gris et seul attablé je repasse les années. Petit thé réconfort sur coin de canal, la journée n’est pas belle, elle n’est pas pour autant triste augure du temps qui passe.

Apprivoiser le temps, ce titan qui chaque seconde ronge, écrase et ne laisse que la poussière !

Mes Textes

Ils naissent d’un feulement léger, d’un simple courant d’air, d’une idée puis d’une autre, ils s’enchainent, se déchainent et m’emportent au loin dans leur danse insensée, dans une chaconne débridée où chacun appelle un autre et forment une suite qui jamais ne se tait.

Encore faut-il prendre garde à ne pas les brusquer, à les laisser filer sans les perdre ni les rompre, ne pas trop les serrer, juste l’espace, juste le temps, ce soupir, ce battement, ces petits bouts de rien qui régulent la chaîne et libèrent les phrases.

Mes textes sont indomptables, à chacun leur esprit, à chaque lettre son âme et mes doigts se déplacent pour en saisir la suite sans jamais n’y cerner ni début ni dessein. Alors, automate inspiré, je pose ces messages comme réceptacle des sens, dans l’oubli de l’essence.

Le ciel est bleu dehors, juste quelques moutons, un rai ocre dans le lointain alors que le train engouffre lieue après lieue, insatiable mangeur de rail qui zèbre la campagne d’un fuselage argent. Où est la poésie ? Elle est sur le faît des arbres que lèche une lueur du soir et en embrase la cime.

Meditation 2 – Je suis l’inamovible

Cela commence de bon matin. On allume la bougie, s’assoit seul face à ce gouffre de lumière, se détend

Je suis l’inamovible, l’immortel, l’infini, celui qui plonge à l’horizon, celui qui grimpe à perdre haleine.

Je suis ce mont inexpugnable, ce Yama d’humanité et mes pensées s’y plongent et retombent sur ses flancs.

Je suis enfin, je suis ! Un instant de présent, un moment, dix minutes, le temps de reprendre le souffle de mes pensées, de mes idées, de qui je suis.

Je suis l’inamovible, l’imputrescible, celui qui est, celui qui fut, celui qui dure. Etrangeté de l’âme de se retrouver happé par cette image si inhumaine…

Méditation matinale

Reprendre l’habitude de ces moments de pause, de calme, d’apaisement

Je suis la colline, le mont venteux autour duquel s’accrochent les vents, les pensées.

Picotement des doigts posés sur les genoux, la flamme emplit ma vue, le feu apaise mon âme. Chancelant, je danse au vent. Mes pensées sont posées, calmées, apaisées.

Mais je ne peux construire, créer, devenir dans cet environnement où je ne sais où aller, que faire, les murs sont en papier, le calme qu’une apparence, fragile moment de paix sur un mont chahuté. L’équilibre est précaire, effort de chaque instant, pause agile dans l’air d’un temps qui s’étend, se déforme et menace chaque instant d’emporter avec lui la sculpture immobile.

Cairn humain, mobile de Calder, je ploie, souffre, me déforme, m’adapte et me déploie. Le changement doit être, la vie doit s’imposer et porter avec elle un souffle, une espérance.

Avançons, doucement, à pas feutrés, avançons et dans le vent, dessinons avec nos corps des volutes de fumée, des instants d’éternité.

Cotonneux oublié

Sous ses doigts ressentir sa peau, fermer les yeux et relâcher la vie qui s’accroche aux paupières. Se laisser flotter le long des rives et n’avoir de son corps que le bout de ses doigts, dix nuages qui m’effleurent et qui dansent.

N’être plus qu’une vapeur, qui s’étire, se relâche et laisse une douce torpeur prendre contrôle de ses frontières…

Souvenir d’un instant de volupté dans des plages de coton...

Folie des Grandeurs

Atlas, Titan, World, Cyprus, Ayia Napa, Water World

La danse commence doucement, on avance à pas lents. Reprendre ses marques est grisant, comme si elles n’avait jamais disparues, vestiges si récents d’un passé remisé le temps d’un petit somme. Les retrouver rassure, cajole une âme en peine, des sourires, des attentions, des mines concernées pour un bien être qui chancèle déjà…

Fébrile, on pose le pied et reprend sans mégarde les passages oubliés. La mélodie se presse, accélère sans mot dire, l’ivresse d’un renouveau confortant, rassurant. Les sujets fusent de part et d’autre, l’intellect s’en saisit, les digère, les amplifie et s’insère sans crainte dans un engagement de plus. Sitôt qu’on s’en étonne, il est déjà trop tard, englué à la toile d’une habitude trop ancrée…

Puis viennent les insomnies, le cerveau qui explose écrasé par la charge. Puis viennent les instants de folie où l’être rejette tout, où l’âme s’enfuit dans sa forêt des songes à l’abris de ce monde qui la broie sans raison. De l’air, du vent, du calme, rendez-moi le silence, l’abandon et l’oubli !

Car Je est l’ultime Ennemi…

Petits rituels oubliés

L’année fût une épreuve, chamboulant tout, renversant sur son passage, ces digues, ces rochers, ces petits rituels de rien posés là pour étayer mon psyché.

Oubliés les réveils matinaux, adieu le thé vert et bonjour au café fort pour faire lever les morts. Où est-il cet instant, ce moment quotidien où les pensées défilent, s’organisent, cette méditation active reprise de la veille, des actions, des idées qui me passent en tête et s’étalent sitôt sur les feuilles de papier ?

Le yoga s’est éteint, toutes ces choses qui m’aidaient, pschiit, ffffuit, plus rien tout s’est envolé me laissant sans armure, sans plus rien pour apaiser mon âme.

Prendre conscience, voir tout cela sans retenue, sans faux semblant et faire face, voilà le premier acte pour reprendre ces instants, ces minutes matinales égrainées dans le temps, ces morceaux de moi-même arrachés, oubliés qui m’appelle d’outre-tombe.

Et de reprendre les rituels, ces petites ritournelles qui jalonnent chaque journée et rappelle le beau, le bon, la joie, la gaieté dans un esprit chagrin.

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