fchazal, quondam incipio auctor ab MMVII

Auteur/autrice : fchazal Page 2 of 4

Sans Amis

Les temps ont passé, ont pris avec eux de ces meilleurs amis que l’espace a conquis et la vie eloignés.

Oh je ne suis guère bon dans ces amitiés de quelques fois qu’on ne voit qu’au détour d’un voyage pour dire coucou, pour dire j’existe. Je ne suis pas brillant pour ces moments volés au passage d’un sentier mais qu’il faut programmer et ne pas oublier, ne pas remiser à plus tard.

Mon métier m’a tout pris mais ce n’est guère sa faute, c.’est plutôt mon esprit qui ne sait trop jongler entre ceux-là qu’il aimait et ceux qu’il aime toujours mais ne sait comment faire pour leur dire ces pensées, ces messages fugitifs qui s’échappent au vent.

Oh mes amis si vous saviez toutes ces fois où je pense à vous, où la fugacité du moment me glisse entre les doigts et où votre présence me manque, m’ecrase de cette absence là où je vous sens si près de moi aussitôt disparus.

Les temps avaient passés, les amis sont partis. Finis les impromptus d’une fin de journée. Finis les soirs de rien, de joies simples et de silences complices.

La pandémie nous a tous éloignés, elle et l’âge et les responsabilités…

Que me reste-t-il de mon Paris que j’aimais ? Quelques amis éparpillés, quelques plans culs pour affoler les soirées et mes angoisses, et mes noirceurs que vos sourires ont désertés…

Semaine passée c’était la pride, moment de transe et de joies simples que cette année a ravivé mais vous n’étiez pas là vous que j’aime tant et qui partîtes.

Quarante ans et déjà tant de peines, mes aïeux qui me manquent, trop d’amis disparus et d’autres éloignés et moi qui n’ai plus rien, et qui dans mon cocon ronronne tout doucement en attendant l’oubli.

Ce chat c’est ma bouée, je ne peux le laisser alors que le rivage appelle au loin les pas. Quitter Paris, ô quel doux rêve que cela… quel danger surtout, le dernier avant la chute.

Depuis quatre mille ans, il tombait dans l’abîme,
Il n’avait pas encore pu saisir une cime — Victor HUGO

post scriptum : toute noirceur sera exagérée… un peu d’ombre sur les paupières, une larme et puis l’oubli 🙂

Retour dans les pénates

Les vacances sont déjà finies, il faut rentrer chez soi, abandonner les heures à flâner dans la ville sans objet, sans contrainte, dans ce morceau d’espace où le ciel est de joie et le soleil de plomb.

Ô nul drame à cela, j’en suis presque ravi, tout autant qu’attristé. Les repos ne sont que cela, un moment hors du quotidien pour découvrir et s’ouvrir, se laisser emporter charmer et chahuter loin de cette zone de confort où la paresse nous garde.

Alors rentrer est un moment de joie où on fait son cartable et emporte avec soi souvenirs et joies, résolutions nouvelles et moments de lucidité. Tu sais, ces instants où soudain la vie prend son recul, où le monde se déploie sous un nouveau soleil qui nous était caché comme si une part de nous nous était révélée tout à coup cachée dessous le voile.

Alors repartir est bienheureux, comme récipiendaire de nouvelles vérités, d’une sagesse toute récente qu’il nous faut amadouer, intégrer au décor de nos banalités.

Retrouver les pénates… J’aime ce mot autant que son objet. Ce cocon où les heurts du monde s’effacent et laissent place à la douce moiteur d’un antre de réconfort, au chat près de la cheminée, aux livres, bouts d’intemporalité.

Les vacances sont finies mais commence avec elles un nouveau lendemain aux espoirs inavoués…

Mes Textes

Ils naissent d’un feulement léger, d’un simple courant d’air, d’une idée puis d’une autre, ils s’enchainent, se déchainent et m’emportent au loin dans leur danse insensée, dans une chaconne débridée où chacun appelle un autre et forment une suite qui jamais ne se tait.

Encore faut-il prendre garde à ne pas les brusquer, à les laisser filer sans les perdre ni les rompre, ne pas trop les serrer, juste l’espace, juste le temps, ce soupir, ce battement, ces petits bouts de rien qui régulent la chaîne et libèrent les phrases.

Mes textes sont indomptables, à chacun leur esprit, à chaque lettre son âme et mes doigts se déplacent pour en saisir la suite sans jamais n’y cerner ni début ni dessein. Alors, automate inspiré, je pose ces messages comme réceptacle des sens, dans l’oubli de l’essence.

Le ciel est bleu dehors, juste quelques moutons, un rai ocre dans le lointain alors que le train engouffre lieue après lieue, insatiable mangeur de rail qui zèbre la campagne d’un fuselage argent. Où est la poésie ? Elle est sur le faît des arbres que lèche une lueur du soir et en embrase la cime.

Equilibrium

La dissociation est totale, l’ennemi et l’ami tous deux réunis.

On allume la lumière et se voit dans le miroir, informe bibendum aux rondeurs exécrées. Mens Sana in Corpore Sano qu’ils disaient dans l’ancien temps… Où cela a-t-il déconné ?

D’aussi loin qu’il m’en souvienne (Barbara 🫶), il fut autre, véhicule mal-aimé à un cerveau trop plein. Ce compagnon de route qu’on accepte malgré soi, boulet du quotidien sans beauté, sans laideur. Non, de ceux qui ne dérangent pas, qu’on oublie dans un coin sans trop s’en soucier.

Mon corps était l’ennemi. Que dis-je il l’est encore et alors que les années l’amènent à ses limites, il devient un danger. L’heure n’est plus à l’oubli, l’innocence a coulé, il va falloir plonger.

Déjà aux booms je ne dansais pas, incapable de maîtriser mes gestes, d’appréhender le monde avec la subtilité dont mon esprit était capable. Seuls mes doigts, agiles et boudinés était alors aptes à agripper ce monde et en jouer la partition. Il me fallu choisir, piano ou ordinateur, ce fut aux silicium qu’abondèrent les fées.

Sur-investir le cérébral, voilà le drame, voilà l’erreur mais comment penser autrement dans une famille où seules les études comptent ? Comment appréhender sa vie sous un jour plus … équilibré ?

Quarante années se sont effilochées dans le vent et le corps a flanché et le corps va crever à ne rien y changer… La dissociation est profonde, elle date de trop longtemps, il faudra bien de l’amour pour les réconcilier.

À peindre l’un comme ami et l’autre ennemi, on n’existe jamais vraiment… tension abyssale entre deux rives incapables de s’aimer soi-même.

Alors il va nous falloir reprendre le chemin… avec force et courage !
INCIPIO ITER, fortitudo constantiaque

La Bascule

Un lecteur averti en vaut deux… c’est sombre !

On ne se réveille pas un jour en se disant qu’hier était un jour meilleur. C’est bien plus pernicieux que cela et les jours défilent, les années s’enfilent sans conscience de l’inéluctable…

La vie est belle du haut de ses vingt ans, les excès, les abus, les nuits blanches, tout cela passe, s’efface sans trace. Les mauvaises habitudes sont déjà bien ancrées, aux excès des anciens on préfère les alcool légers, les liqueurs bien sucrées et petit à petit c’est ainsi que le corps flanche.

On se retrouve un jour à voir la taille enfler, les kilos s’ajouter. Les résultats sanguins moins bons, les crises de foie plus grave, plus régulières. Dans une bonne mesure apparaissent les calculs et leurs crises atroces qu’on en vient à craindre le moment où sortir de son chez soi.

Rien de bien folichon dira-t-on à cela, la médecine a vu bien pire et grandir c’est souffrir dans une certaine mesure. Le corps s’étiole et on ne découvre pas grand chose à cela.

Alors la trentaine s’égraine, et à force de relativisme on l’aborde sans peine. Les relations se font plus denses, on évoque l’avenir chacun bien conscient que l’âge est venu de construire. Déjà les réseaux ne bruissent plus pour nos jolis minois, ils sont fatigués ces minois, pas encore ridés mais bien fatigués des excès qu’on a fait sans s’en douter à vouloir profiter sans raison, sans savoir.

La bouée est installée, elle enveloppe les tripes, la rate, le foie. L’estomac a calé voici quelques années. Au stress de la ville d’ajoute celui des responsabilités du travail. Ô le choix était mien et tout cela me convient en quelque sorte, répond à mes démons, à mes désirs d’utilité. Mais cela me détruit et les espoirs dérisoires de changer se heurtent sur les rochers d’un quotidien, des habitudes bien ancrées qui en appellent au sucre comme d’aucun à la drogue.

On approche de la quarantaine sans guère de certitude, on y va à tâtons, parfois même à reculons… Les soucis s’accumulent, le foie est presque mort, l’alcool n’y est pour rien quarante ans d’hérésie et d’une société qui ne désire pas notre bien-être si.

Les réseaux se sont tu, les amitiés sont lointaines, le monde reste joli comme une fin de film en bordure de lagune. Clap !

Le film n’est pas fini mais les années sont rudes qui s’ouvrent devant soi...

Meditation 2 – Je suis l’inamovible

Cela commence de bon matin. On allume la bougie, s’assoit seul face à ce gouffre de lumière, se détend

Je suis l’inamovible, l’immortel, l’infini, celui qui plonge à l’horizon, celui qui grimpe à perdre haleine.

Je suis ce mont inexpugnable, ce Yama d’humanité et mes pensées s’y plongent et retombent sur ses flancs.

Je suis enfin, je suis ! Un instant de présent, un moment, dix minutes, le temps de reprendre le souffle de mes pensées, de mes idées, de qui je suis.

Je suis l’inamovible, l’imputrescible, celui qui est, celui qui fut, celui qui dure. Etrangeté de l’âme de se retrouver happé par cette image si inhumaine…

Méditation matinale

Reprendre l’habitude de ces moments de pause, de calme, d’apaisement

Je suis la colline, le mont venteux autour duquel s’accrochent les vents, les pensées.

Picotement des doigts posés sur les genoux, la flamme emplit ma vue, le feu apaise mon âme. Chancelant, je danse au vent. Mes pensées sont posées, calmées, apaisées.

Mais je ne peux construire, créer, devenir dans cet environnement où je ne sais où aller, que faire, les murs sont en papier, le calme qu’une apparence, fragile moment de paix sur un mont chahuté. L’équilibre est précaire, effort de chaque instant, pause agile dans l’air d’un temps qui s’étend, se déforme et menace chaque instant d’emporter avec lui la sculpture immobile.

Cairn humain, mobile de Calder, je ploie, souffre, me déforme, m’adapte et me déploie. Le changement doit être, la vie doit s’imposer et porter avec elle un souffle, une espérance.

Avançons, doucement, à pas feutrés, avançons et dans le vent, dessinons avec nos corps des volutes de fumée, des instants d’éternité.

Remonter le fleuve… épisode 1

Je ne saurais dater ses origines. Sans doute pas loin du départ de Papy, peut-être avant alors qu’il déclinait déjà… Mais l’inconscient a ses recoins caché que les sens seuls perçoivent et découvrent par petite touche.

Le plaisir de faire voyager, de présenter, de retourner aux origines, là où tout a commencé pour moi. Lors c’était en 2017 et j’accompagnais des amies américaines dans les champs de mon enfance.

Voilà l’indice semé sur mon chemin, petite pierre blanche qui me ramène toujours ici, dans ce pays de combes et de coteaux, de blés et de raisins…

Pour ma conscience, tout débuta cependant à la mi-Août. Une amie très chère, une voiture, la liberté et l’envie de profiter pour une semaine de la clémence des cieux, d’une accalmie de beau dans cet été pourri.

Alors la vie m’avait estropié en six mois de mes grand-mères. Dijon avait alors ce goût amer que mes pensées fuyait et n’approchaient qu’en rêves. La souffrance et le doute au cœur des souvenirs d’enfance.

Habitués aux longues balades au cœur du pays, il nous vint alors à l’idée de conjurer le sort et d’y aller passer une semaine et recouvrir le doux-amer par un peu de joie simple, de rires, d’amitié et de bons vins.

Ainsi débuta notre périple, un vendredi midi en gare de Noisy-le-Grand. La musique comme compagne de chemin, un ciel clément plein de promesse, nous entamions la route direction Vezelay !

Petite pensée pour Zofia, Alicia et Anne

Cotonneux oublié

Sous ses doigts ressentir sa peau, fermer les yeux et relâcher la vie qui s’accroche aux paupières. Se laisser flotter le long des rives et n’avoir de son corps que le bout de ses doigts, dix nuages qui m’effleurent et qui dansent.

N’être plus qu’une vapeur, qui s’étire, se relâche et laisse une douce torpeur prendre contrôle de ses frontières…

Souvenir d’un instant de volupté dans des plages de coton...

Folie des Grandeurs

Atlas, Titan, World, Cyprus, Ayia Napa, Water World

La danse commence doucement, on avance à pas lents. Reprendre ses marques est grisant, comme si elles n’avait jamais disparues, vestiges si récents d’un passé remisé le temps d’un petit somme. Les retrouver rassure, cajole une âme en peine, des sourires, des attentions, des mines concernées pour un bien être qui chancèle déjà…

Fébrile, on pose le pied et reprend sans mégarde les passages oubliés. La mélodie se presse, accélère sans mot dire, l’ivresse d’un renouveau confortant, rassurant. Les sujets fusent de part et d’autre, l’intellect s’en saisit, les digère, les amplifie et s’insère sans crainte dans un engagement de plus. Sitôt qu’on s’en étonne, il est déjà trop tard, englué à la toile d’une habitude trop ancrée…

Puis viennent les insomnies, le cerveau qui explose écrasé par la charge. Puis viennent les instants de folie où l’être rejette tout, où l’âme s’enfuit dans sa forêt des songes à l’abris de ce monde qui la broie sans raison. De l’air, du vent, du calme, rendez-moi le silence, l’abandon et l’oubli !

Car Je est l’ultime Ennemi…

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